Le livre How Learning Works, présente sept principes d’apprentissage basés sur la recherche et aborde des questions telles que les connaissances préalables, l’organisation des connaissances, la motivation et la métacognition. Écrit pour être accessible et utile sur le plan pratique, ce livre aide à expliquer pourquoi certaines approches pédagogiques soutiennent ou non l’apprentissage des étudiants et fournit aux professeurs un cadre pour générer des approches et des stratégies efficaces dans leur propre contexte d’enseignement.

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La liste suivante présente les principes de base qui sont fondés sur la théorie de la recherche et qui sous-tendent un apprentissage efficace. Ces principes sont tirés de recherches dans plusieurs disciplines.

1.Les connaissances antérieures peuvent aider ou nuire à l’apprentissage.

Les étudiant.e.s se présentent à leurs cours avec des connaissances, des croyances et des comportements acquis dans d’autres cours et au quotidien. Ces connaissances peuvent influencer la façon de filtrer et d’interpréter les nouveaux apprentissages. Si les connaissances antérieures sont solides, exactes et activées au bon moment, elles constituent une base solide pour acquérir de nouvelles connaissances. Toutefois, si ces connaissances sont passives, insuffisantes pour la tâche en question, activées de façon inappropriée ou inexactes, elles peuvent interférer avec les nouveaux apprentissages ou leur nuire.

2. L’organisation du savoir influence l’apprentissage et la mise en pratique des connaissances.

Les étudiant.e.s font naturellement des liens entre des éléments de savoir. Quand ces liens forment des structures de connaissances organisées de manière significative et juste, il est plus facile de retrouver l’information et de l’appliquer efficacement. En revanche, lorsque les connaissances sont reliées de manière inexacte ou aléatoire, il peut être impossible de les récupérer ou de bien les appliquer.

3. La motivation détermine, guide et soutient le processus d’apprentissage

Au moment d’entrer à l’université, où l’on peut choisir quoi, quand et comment étudier et apprendre, la motivation joue un rôle essentiel en guidant l’orientation, l’intensité, la persévérance et la qualité des comportements d’apprentissage adoptés. Quand les étudiant.e.s reconnaissent la valeur d’un objectif ou d’une activité d’apprentissage, s’attendent à être en mesure d’atteindre un résultat attendu et ressentent le soutien de leur entourage, la motivation à apprendre est généralement plus grande.

4. Maîtriser un sujet demande d’acquérir les composantes des compétences, de s’exercer à les intégrer et de savoir quand mettre en pratique les apprentissages.

Il faut développer non seulement les composantes des compétences et les connaissances nécessaires pour accomplir des tâches complexes, mais aussi s’exercer à les combiner et les intégrer pour développer une meilleure fluidité et des automatismes. Finalement, il reste à apprendre quand et comment mettre en pratique les connaissances et les compétences acquises. Il est important pour le personnel enseignant d’avoir conscience de ces éléments de maîtrise pour aider leurs classes à apprendre plus facilement.

5. La pratique axée sur les objectifs, combinée à une rétroaction ciblée, améliore la qualité de l’apprentissage.

L’apprentissage et la performance sont favorisés dans les exercices pratiques axés sur un objectif ou un critère spécifique qui ciblent un niveau de difficulté approprié et qui ont lieu assez souvent pour satisfaire aux exigences de performance. La pratique doit être accompagnée de commentaires qui communiquent clairement certains aspects de la performance observée en lien avec des critères spécifiques et qui fournissent des renseignements utiles pour atteindre ces critères. Les commentaires doivent aussi être donnés au bon moment et à la bonne fréquence pour assurer leur utilité.

6. Le stade de développement actuel interagit avec le climat social, émotionnel et intellectuel du cours et influence l’apprentissage.

Les étudiant.e.s ne sont pas seulement des êtres intellectuels, mais aussi sociaux et émotionnels. Leurs compétences intellectuelles, sociales et émotionnelles sont toujours en développement. On ne peut contrôler le processus de développement, mais on peut s’assurer que les aspects intellectuel, social, émotionnel et physique du climat de classe sont adaptés au développement. En effet, plusieurs études démontrent que le climat de classe a un effet sur l’apprentissage. Un climat négatif peut nuire à l’apprentissage et à la performance, tandis qu’un climat positif peut propulser l’apprentissage.

7. L’apprentissage autodirigé demande d’étudier et d’ajuster son approche de l’apprentissage.

Les apprenant.e.s peuvent s’engager dans une variété de processus métacognitifs pour suivre et contrôler leur apprentissage : évaluer la tâche à accomplir, évaluer leurs propres forces et faiblesses, planifier leur approche, mettre en œuvre et surveiller diverses stratégies et évaluer le fonctionnement de leur approche.  Malheureusement, ces processus ne sont pas adoptés de façon naturelle. Par contre, le développement des compétences nécessaires pour s’engager dans ces processus est associé à l’acquisition d’habitudes intellectuelles qui améliorent non seulement la performance, mais aussi l’efficacité.

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Traduit par eCampusOntario en Novembre 2023.